Le directeur exécutif de la Rentrée littéraire a accepté de se prêter au jeu : qui êtes-vous Ibrahima Aya en 5 dates, 4 lieux, 3 couleurs…
Ibrahima Aya en 5 dates
10 Octobre 1967 : c’est ma venue au monde… et le point de départ !
1983 : j’obtiens le Diplôme d’Étude Fondamental (DEF) – l’équivalent du BEPC dans le système français. C’est alors que je quitte pour la première fois mes parents, ce pour une longue période, afin de poursuivre mes études. C’est la sortie du cocon familial. J’apprends à décider de moi-même. Je fais face à la question de la responsabilité et du rapport à l’autre.
1987 : Année du baccalauréat. C’est une année de rupture après laquelle j’irai poursuivre mes études universitaires en Moldavie. Je fais agronomie… Un pays et un climat différent, à 20 ans.
2003 : Première parution, Les larmes de Djoliba
2004 : L’année de mariage. Où on apprend à construire une vie partagée !
En 4 livres (ou non…) :
Je n’ai pas de livre préféré. J’ai un autre rapport avec les livres. Ce qu’on peut en dire, c’est qu’une fois que je découvre un auteur qui m’intéresse, c’est parti et je dévore toutes ses autres publications, sans exception ! Par exemple, après avoir lu ‘‘Cent ans de solitude’’ de Gabriel Garcia Marquez, s’en est suivi ‘‘L’amour au temps du choléra’’. De là, tout ce que ce dernier a écrit. Aussi, à la suite de quoi, pendant deux ans je n’ai plus lu que des auteurs latino-américains…
En 3 lieux :
Un : Chez moi... C’est à dire là où je suis né et où j’ai grandi. C’est l’endroit où j’ai vécu mon innocence, quelque part entre Goundam et Tombouctou.
Deux : Là je dirais « chez mes enfants » ! La maison familiale à Bamako, là où ils sont nés et vivent. Eux peuvent le revendiquer car c’est le lieu où ils vivent leur innocence. C’est chez mes enfants mais… ce n’est pas chez moi.
Trois : Tout endroit où je peux m’asseoir pour lire !
En 2 couleurs :
Hum, je n’ai pas de couleurs préférées… J’aime les couleurs effacées et calmes. Et donc je n’aime pas les couleurs vives et agressives.
En 1 passion :
Le livre ! C’est ce qui a rythmé ma vie. J’ai trouvé que mes aînés lisaient, donc j’ai emboité le pas. Beaucoup s’étonnent qu’un agronome s’investissent tant dans les livres. En fait, j’ai été orienté vers cette sphère sans mon consentement, au lycée. J’ai essayé de revenir dans la série littéraire au lycée, sans succès, pour assouvir ma passion. Mais ça ne veut pas dire que je n’aime pas les sciences. Après le Bac, j’ai obtenu une bourse et j’ai suivi le parcours scientifique.
Propos recueillis par Oumar SANKARE


Ibrahima Aya est agronome de formation. Le natif de Goundam a fait ses classes de scientifique en Moldavie, avant de travailler notamment pour le Projet de développement intégré en zone lacustre, comme consultant de l’organisation non gouvernementale Aide et Développement. Il officie actuellement auprès du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale dans la Cellule d’appui à l’Ordonnateur National du FED (CONFED/Fonds européen de développement). En parallèle à cette activité professionnelle pourtant prenante, il n’a cessé de s’engager pour le livre et la littérature au Mali.
Tout d’abord comme écrivain : il publie son premier opus en 2001, Le Vieux Pagne, puis récidive en 2002 avec le titre : Riche ou pauvre pour un mois. Ce qui assoit sa notoriété, c’est à partir de 2002 la publication de nouvelles, au rythme mensuel, dans le quotidien national L’Essor. Nouvelles qui décrivent un monde imaginaire, construit à partir de faits divers ou d’événements du quotidien d’une ville ou d’un village au Mali, et qui seront publiées plus tard dans le recueil Les Larmes de Djoliba. En 2008, enfin, il lance avec sa complice et amie Aïda Mady Diallo, qui se fera notamment connaître comme cinéaste, la Rentrée littéraire du Mali. Au départ, l’événement se structure autour des prix littéraires, trois au début, décernés chaque année. A la même époque, les deux initiateurs lancent les Editions Tombouctou, qui se signaleront notamment par la publication d’ouvrage scientifiques.
Ibrahima Aya, par ailleurs président de l’association La Jeune Société du Savoir, créée en 2011 à Tombouctou la Bibliothèque des dédicaces afin de rassembler des livres offerts par les auteurs, avec comme objectif la lutte contre l’intolérance par le savoir et le livre. En 2012, en pleine crise du Nord, est publié aussi le livre collectif de poèmes Voix hautes pour Tombouctou.
Livres publiés :
- Le pays des éclipses (APIC, 2021)
- Rires et pleurs des orphelins (L’Harmattan, 2011)
- African Renaissances africaines (collectif, Silvana Editoriale, 2010)
- Les larmes de Djoliba (Cercle gie / AMAP, 2003)
- Riche ou pauvre pour un mois (Jamana, 2002)
- Le Vieux Pagne (Jamana, 2001)
