Aissata Boubacar Maïga, au service de Koutiala

Renforcées à l’occasion du redécoupage des régions, les Directions de la Protection civile s’efforcent de faire face aux nouveaux besoins. Témoignage à Koutiala de la Directrice régionale. 

Il est 12 h 30 ce samedi 14 janvier, dans la cité de l’or blanc, plus précisément dans la cour de la Direction régionale de la Protection civile. Ce jour est férié pour célébrer « la souveraineté retrouvée », mais le médecin lieutenant-colonel Aissata Boubacar Maïga, Directrice régionale de la Protection civile de Koutiala, est à son poste. A la porte de son bureau, on croise un officier visiblement pressé mais qui a l’obligeance de nous guider chez la directrice. Celle-ci nous accueille avec le sourire et la discussion commence…

Aissata Boubacar Maiga est la toute première femme dans l’histoire du Mali à accéder à ce poste, en 2019. Diplômée de la Faculté de médecine, de pharmacie et odonto-stomatologie (FMPOS) de Bamako, elle décide de se consacrer à l’assistance et au secours aux personnes ; en 2010, elle est recrutée comme médecin généraliste, sert à Gabriel Touré comme médecin urgentiste, passe à la Garde nationale comme médecin des services de santé de l’armée, et est affectée en 2014 à l’infirmerie de Sogononiko, au compte de la Direction Régionale de la Protection civile. Après un séjour en Algérie pour approfondir le métier de sapeur-pompier, elle est nommée Médecin-Chef à Koulikoro en 2016. Elle continue à gravir les échelons et devient chef de division, avant sa nomination à Koutiala. Elle est mariée et mère de deux enfants.

Langage clair et ton courtois, La Directrice régionale explique que la DRPC de Koutiala a été créée, à l’instar des autres nouvelles directions régionales conformément à la loi n° 2012-017 du 2 mars 2012 portant création de 10 nouvelles régions administratives en République du Mali. C’est ainsi que le cercle de Koutiala, appartenant à la région de Sikasso, est devenu une région en 2013. Comme tous les services de la Protection civile, la Direction régionale de Koutiala assure de façon générale trois grandes missions : aider, secourir et former.

Il y a de quoi faire car Koutiala, troisième ville la plus peuplée du pays après Bamako et Sikasso, cumule un nombre inquiétant d’accidents de la circulation. Ainsi, le bilan 2022 de la Protection civile recense 644 interventions avec 1506 victimes, 702 blessés, 48 morts et 2 portés disparus.La patronne de la Protection civile de Koutiala témoigne de l’engagement de ses services à sauvegarder et assurer la protection des personnes. Dans le détail, il s’agit, entre autres, des secours d’urgence aux personnes, des accidents de la circulation, des incendies, des risques industriels et de la pollution, de la protection de la faune, de l’élaboration des plans d’urgence et de la formation continue du personnel et de la communauté sur les gestes de premiers secours.

Bien qu’elle soit un nouveau démembrement et malgré un problème budgétaire commun à presque toute l’administration, la Direction régionale de Koutiala a pris à bras-le-corps toutes les activités qui lui sont assignées et, globalement, réussit à atteindre les objectifs visés : « les moyens ne sont pas toujours à hauteur de souhait, mais on arrive à nous imposer comparativement aux anciennes régions. Nous sommes vraiment satisfaits et fiers de nos résultats ». Concernant les accidents de la circulation, les chiffres affichés par la structure en 2022 sont éloquents : 423 sorties, 922 victimes enregistrées dont 708 blessés et 14 morts. Aïssata Boubacar Maïga commente ce bilan : « Certes, certains équipements manquent, mais de 2019 à nos jours, les renforts en ressources humaines et en équipements ont été conséquents. D’un effectif de 36 éléments, nous sommes aujourd’hui à plus 100 agents sapeurs-pompiers. Pour nos moyens d’intervention, grâce à la nouvelle volonté politique du gouvernement, nous avons été dotés de 3 véhicules d’intervention pour les incendies et plus de 4 véhicules de secours aux victimes. Et notre personnel participe régulièrement à toutes les formations qui s’effectuent à Bamako ».Le lieutenant-colonel Aissata Boubacar Maïga est donc reconnaissante aux autorités et aussi aux médias grâce auxquels, souligne-t-elle, le rôle de la Protection civile est mieux connu.

Tidiane Bamadio

Ce reportage a été diffusé le 1/02/2023 par le journal Le Hogon

Pour en savoir plus :

Reportage de Studio Tamani (mars 2022)

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