Modibo Sangaré, un coiffeur de talent qui réussit

Comment un jeune entrepreneur a vu sa vie changer, grâce au sérieux de son travail et au coup de pouce financier donné par un programme de soutien. Aujourd’hui, Van Costa est une star à Ségou.

A l’extrémité de l’échangeur de la ville de Ségou, vers le quartier Sido-Soninkoura, le salon de coiffure dénommé Star coiffure, situé en face de la route bitumée, attire le regard des passants. Son promoteur est célèbre dans le quartier, où on l’appelle communément « Van Costa »… à l’état civil : Modibo Sangaré.  Il possède deux salons de ce genre dans la Cité des Balazans. Dès l’entrée du salon, le ton est donné : « Quand la personne sort de mon salon, on sent que c’est le travail d’un professionnel. Il devient automatiquement une star », s’amuse Modibo.

Pour corroborer ces propos, Fousseyni Fofana, un jeune élève venu se coiffer, appuie : « A Ségou, si l’on n’est pas coiffé par Costa, c’est qu’on est pas bien coiffé !  Car, aujourd’hui, il est le meilleur dans ce domaine. Surtout quand on veut que les filles nous remarquent », fait le jeune en rigolant très fort. Par ailleurs, il insiste chaque fois pour que ce soit le patron qui le coiffe, et non son employé. Car pour lui, Costa connait bien son travail, il est respectueux et accueillant. Fousseyni a découvert le lieu grâce à un de ses amis qui était toujours très bien coiffé pour venir au grin.

Dans le salon des stars, tous les accessoires attrayants sont en place : miroirs de grande taille, posters sur les murs proposant différents modèles de coiffure, climatisation… plus une télé pour les clients, sans oublier un appareil pour se connecter sur Snapchat. Auparavant, nous dit le maitre des lieux, les jeunes choisissaient leur modèle sur catalogue. De nos jours, chacun vient avec son modèle sur son téléphone portable. Le plus souvent, ce sont des photos de célèbres sportifs ou acteurs de films.

 

Poursuivons la description : sur une étagère se trouvent des parfums, des pommades, des tondeuses à vendre. Hormis la coiffure, celui qui soufflera bientôt sa trentième bougie propose aussi des soins pour cheveux, des gommages et soins de visage pour hommes et femmes. Sur la vitre de la porte d’entrée, la liste des tarifs est accessible à sa clientèle très variée, jeunes comme vieux.

Pourquoi le métier de coiffeur ?

Au départ, son meilleur ami était coiffeur. Quand ce dernier finissait de travailler, il s’asseyait pour causer avec lui. C’est ainsi qu’il a commencé à s’intéresser au métier. Un métier qui ouvre beaucoup de portes, permet de se constituer de véritables carnets d’adresses, nous précise celui qui ouvre tous les jours de 8 heures à minuit. Par jour, il reçoit entre dix à quinze personnes, jusqu’à vingt ou trente quand c’est l‘affluence.

Pour en arriver là, il a fallu que le Fonds d’appui à la création d’entreprises par les jeunes (Facej) appuie le jeune entrepreneur. « J’avais déjà un premier salon, dont les recettes étaient faibles parce que le confort y manquait. Un ami qui a bénéficié du Facej pour son projet d’aviculture, m’a conseillé de candidater à ce Fonds », se rappelle Van Costa. C’est grâce à ce financement qu’il a acquis son second salon, créé cette fois avec un confort princier. De ce jour, il y a bientôt un an, plusieurs choses ont changé pour Modibo.  Il a rénové son premier salon et gère les deux, s’est marié et peut faire face aux dépenses familiales. Le travail est rentable, reconnaît-il, mais fatiguant. Mal de dos, courbatures, sont le lot du coiffeur.

Mamoutou Tangara est stagiaire chez Star Coiffure. Arrivé il y a un mois, il estime que son patron est une bonne personne. « C’est quelqu’un qui a l’amour de son travail et il est courtois. Je n’ai pas regretté de faire sa connaissance, et c’est vraiment un modèle pour nous, les jeunes au chômage. J’espère apprendre beaucoup de lui, en vue d’être un bon professionnel, réputé dans ce métier », lance-t-il.

Fadi CISSE

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