Nourriture de rue : attention, danger !

A Bamako, comme partout dans les villes du Mali, on trouve dans les quartiers, au bord du goudron,  de petites tables avec bancs et chaises pour se restaurer rapidement et à moindre coût. Ces installations rendent bien des services à la population, mais sont-elles sans risques ?

Elles sont nommées « kênêma doumouni », qui pourrait se traduire par « nourritures du dehors », ou nourritures de rue. Situées sur les rues, elles sont souvent en face de services administratifs ou d’écoles. Pratiques et pas chers, ces restaurants offrent-ils toutes les conditions de salubrité ? A Niamakoro-cité Unicef,  la nourriture en bordure de route est exposée aux poussières, aux échappements des véhicules, aux mouches, sans oublier le proche caniveau !

Pas de quoi décourager la clientèle qui apprécie le service rendu par les restauratrices. Quand on les interroge, celles-ci disent respecter les conditions d’hygiène autant que possible. Dans ce décor peu reluisant, on trouve le matin à se nourrir de spaghettis,  de petits pains,  de haricots, ou d’œufs durs. Mais le prix est aussi ce qui intéresse le client.  Le plat ici fait 250 F CFA et 500 F CFA lorsqu’il est accompagné de viande ou de poisson.

Si nous ignorons les conditions dans lesquelles ces repas sont préparés, qu’en est-il des produits utilisés ? Il peut y avoir un réel danger de santé publique, car ces repas préparés généralement sans précaution suffisante d’hygiène peuvent aussi être faits avec des produits déjà périmés, comme en témoignent les agents de la Mairie chargés du contrôle d’hygiène. Or, la consommation d’aliments impropres, nous dit le Dr Sissiko, est source de troubles digestifs et de maladies diarrhéiques.

Pouvoir d’achat oblige, les restaurants de rue ont sans doute encore de beaux jours devant eux. Faut-il alors conseiller, à défaut de pouvoir s’en passer, d’en éviter la fréquentation abusive ? C’est la santé des utilisateurs qui est en jeu.

Niagaly Keita

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