La chaleur d’un foyer est nécessaire pour permettre à chaque enfant de s’épanouir. Certains en sont privés par les épreuves et les réalités de la vie mais peuvent compter sur des centres d’accueil pour répondre à leurs attentes. SOS Villages d’enfants Mali en est un.
Inauguré en 1988 à Sanankoroba, près de Bamako, entièrement financé par des donateurs et parrains français, SOS Village d’Enfants Mali est une organisation humanitaire qui prend en charge des enfants âgés jusqu’à 7 ans, exceptionnellement jusqu’à 10 ans, qui n’ont pas d’autres lieux d’accueil.
Avant d’être une association, le premier Village a été créé le 12 août 1987 avec 12 enfants et 4 mères SOS. Géré par une direction à Bamako, les Villages SOS sont à Sanankoroba, Mopti, Kita et Kayes. Aujourd’hui, on compte à peu près 700 enfants répartis entre les quatre sites SOS, plus de 2 000 enfants au niveau communautaire et 1 500 anciens jeunes SOS qui sont employés dans différent domaines.

En effet, ces programmes spécifiques sont ouverts non seulement aux enfants des villages SOS mais aussi à ceux des familles du voisinage : un jardin d’enfants SOS pour les familles les plus pauvres de Sanankoroba et, depuis 1997, une école SOS fréquentée par plus de 900 élèves du village d’enfants SOS et de la région ainsi qu’une infirmerie. En 2007, une crèche a ouvert ses portes à Sanankoroba.
Une structure d’encadrement des jeunes a été créée à Bamako pour la poursuite de leurs études ou pour d’autres types de formations. Le Foyer de jeunes SOS les héberge ou-bien ils sont confiés à une famille d’accueil, ou alors certains vivent en semi-indépendance.
Depuis sa création, SOS a vu passer des générations qui volent désormais de leurs propres ailes. Parmi ces pensionnaires, certain sont des banquiers, des porteurs d’uniforme, des musiciens…
Plusieurs types de prise en charge
Pascal Touré est manager-développement de programme à SOS Village d’Enfants Mali. Il précise que le Centre intervient auprès des familles les plus vulnérables en leur remettant un kit familial (fournitures scolaire, appui financier) et s’occupe aussi des enfants qui risquent de perdre la prise en charge parentale. Ainsi, « nous travaillons avec toute une communauté pour qu’elle puisse renforcer les capacités de ces familles dans la prise en charge de leurs enfants».
Il y a deux types de prise en charge : certains enfants résident dans les quatre villages SOS, d’autres vivent en famille où SOS les accompagne. Parmi les enfants accueillis au sein des villages, il y a des orphelins et des enfants dont un des parents est encore vivant mais qui se retrouvent dans une situation de précarité.
Les enfants résident dans les différents centres et ne viennent à Bamako que pour y poursuivre leurs études ou d’autres formes de formation. Selon Pascal Touré, l’éducation de ces enfants est conçue à l’image de l’encadrement au sein d’une famille. Ainsi ces enfants sont confiés à une femme qui joue le rôle de « maman » qui, elle aussi est secondée par une « tante » qui intervient dans deux maisons familiales.

La nourriture, la scolarisation et les soins sanitaires sont pris en charge par l’organisation. Toujours selon le manager, les financements viennent majoritairement des partenaires étrangers, particulièrement la Coopération internationale de Monaco. M. Touré a tenu à saluer le soutien de l’État malien qui a octroyé les différentes parcelles pour la construction des centres. Des collaborateurs, des fonctionnaires de l’État sont également mis à disposition.
« Depuis 2003, nous avons élaboré un programme de renforcement des capacités des familles à titre préventif. Cela consiste à assister les enfants dans leur famille », affirme Pascal Touré. Et depuis 2017, SOS Villages d’Enfants renforce les capacités d’associations locales afin qu’elles soient à leur tour en mesure de répondre aux besoins locaux de protection et de droits de l’enfant.

La crise sécuritaire a créé d’autres vulnérabilités. C’est pourquoi le Centre travaille avec d’autres partenaires pour la prise en charge des enfants en marge de ses domaines d’intervention et cela à travers un partage d’informations. Pour pallier ce problème, M. Touré estime agir en sorte qu’il y ait une dynamique de mobilisation de ressources internes, au niveau national.
Recréer des liens familiaux
Pour lui, plus qu‘un orphelinat, SOS donne une famille à un enfant qui ne bénéficie plus d’une prise en charge parentale. Le Centre lui donne la possibilité d’avoir des « frères » et « sœurs », certes non biologiques, mais faisant partie d’une communauté.

En conclusion, M. Touré attire l’attention des uns et des autres sur le sort de ces enfants qui sont des Maliens à part entière qui ont besoin de soutien, que ce soit en nature, en espèces, au plan sanitaire, sur le plan de l’éducation (en termes de bourses d’études) ou encore à travers le système des parrainages, sans oublier les donations individuelles.
Il faut souligner que le Centre accompagne ces jeunes à travers des projets pour faciliter leur placement professionnel dans un emploi direct ou par le biais d’un entreprenariat dans la perspective d’une autonomisation sociale, professionnelle et personnelle.
Mariatou COULIBALY

Ce reportage a été publié dans l’Indicateur du Renouveau, le 30/09/2022
