Les violences psychologiques, notamment celles qui s’exercent entre belle-mère et épouse, sont peu mises en lumières. C’est pourtant un fléau social.
Les violences psychologiques constitueraient 20% des cas de VBG (violences basées sur le genre) au Mali. Mais il s’agit ici de violences identifiées, or dans ce domaine beaucoup de faits ne sont pas connus. Selon certaines évaluations, plus de 90% des femmes maliennes auraient été victimes de telles violences, qui ne sont pas physiques mais peuvent avoir un grand impact : la violence psychologique a des effets négatifs sur le bien-être des femmes, les empêche de participer pleinement à la vie sociale ; elles n’affectent d’ailleurs pas seulement les femmes, mais également leurs familles, leur communauté et, finalement, le pays.
Parmi ces sévices psychologiques subis par les femmes, le traitement réservé à leurs belles-filles par les mères de l’époux n’est pas le moindre et peuvent créer des séquelles psychologiques lourdes.
Écouter le reportage diffusé sur Radio Bamakan (14/09/2022)
Pour cerner le sujet, sont interrogés ici : Mme Sylla Awa Oudraogo (victim), Mme Diarisso Mariam Traoré, conseillère juridique de l’APDF (Association pour le progrès et la défense des femmes au Mali), M. Drissa Traoré, psychologue, et M. Mamadou Diarra, secrétaire général de la commune 1 de Bamako, délégué à la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille.
Un reportage de Fatoumata Tapily
Ce reportage a été diffusé le 14/09/2022 par Radio Bamakan


A savoir : les VBG
Les données statistiques produites par le Système d’Information sur les Violences Basées sur le genre dénommé Gender Based Violence Information Management System (GBVIMS) de 2021, montrent une prédominance des violences sexuelles (38 %) suivie des agressions physiques dont 20 % en sont victimes. Il faut noter que 23 % des violences sexuelles sont des cas de viol/pénétration et 15 % sont des agressions sexuelles. Les dénis de ressources représentent 15% de cas de VBG et le mariage d’enfants 10 %. En 2021, les statistiques montrent une réduction des cas de violence sexuelle de 3 %, la prévalence ayant passé de 23 % en 2020 à
20 % en 2021. Cependant, les cas d’agression sexuelle sont passés de 15 % en 2020 à 34 % en 2021. La même tendance à la hausse se poursuit pour les cas de violence physique qui se sont accrus, allant de 20 % en 2020 à 27 % en 2021, soit un taux d’augmentation de 7%. Seules les violences psychologiques/émotionnelles ont connu une baisse significative passant de 20 % en 2020 à 11 % en 2021.
Définition des violences psychologiques / émotionnelles : Infliction de douleurs ou de blessures mentales ou émotionnelles. Entre autres exemples : menaces de violence physique ou sexuelle, intimidation, humiliation, isolement forcé, poursuite, harcèlement verbal, attention non souhaitée, remarques, gestes ou écrits de nature sexuelle et/ou menaçants, destruction de biens précieux, etc.
